jeudi 15 juillet 2010

Tournée

Hier soir, je suis allé voir le film de Mathieu Amalric.

Ma scène préférée. Une des héroïnes, peut-être la principale, entraîne un homme dans les toilettes. Elle ne ressent pas de désir particulier pour lui. Comme une sorte de sextoy sur pattes, il n’est que le moyen d’assouvir son désir. Pour la décrire sommairement, on pourrait dire qu’elle est plantureuse. Son désir est à son image, lourd et puissant. Ils sont tous les deux debout mais on devine qu’il ne va pas être à la hauteur. Cet homme objet s’avère moins pratique, moins fiable qu’un sextoy. A peine a-t-il respiré l’odeur de celle qui s’offre que, émotion, abstinence prolongée, c’est dans son slip qu’il liquide son plaisir. Après quelques secondes de flottement, elle décide de reprendre l’initiative pour ne pas repartir avec son désir. Elle prend place sur les toilettes, oblige le précoce à se mettre à genoux entre ses cuisses. Elle le tient d’une main par les cheveux et imprime à sa tête un va et vient jusqu’à ce que jouissance s’en suive. Il n’est plus qu’un objet. Ce que j’aime dans cette scène, c’est que cette femme prenne son désir en main, qu’elle veut coûte que coûte l’assouvir. Elle veut ressentir un plaisir qui soit déconnecté de toute autre considération. Elle est puissante, barbare, dévoreuse, affamée. Le lieu exclut tout sentiment, tout prolongement. L’homme n’est pas en mesure de lui offrir ne serait-ce qu’un soupçon de tendresse. Même le peu qu’elle lui demande, il est incapable de lui donner. A la réflexion, je suis satisfait qu’il se soit contenté de souiller son slip.
Mais comme nous tous, elle a besoin d’amour et de tendresse.

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