mardi 13 juillet 2010

Comme un ver



"La chair est triste hélas". C'est, comme Stéphane, ce que je me dis parfois. Mais contrairement à lui, je suis persuadé qu'il me reste des livres à lire. Elle peut être flasque et ne pas donner envie. En tout état de cause, je n'aime pas quand elle s'expose, quand elle se donne à voir. Lorsque le matin je m'aperçois subrepticement dans la glace, je suis convaincu que l'imagination est indispensable. Pour ce qui me concerne, j'ai commencé à me regarder avec attention dès l'instant où le temps m'a poussé sur la pente d'une lente dégradation. C'est comme si j'étais passé à côté de moi pendant ma jeunesse.

Il y a des matins où je fais semblant de ne pas me voir. Ce que j'évite autant que faire ce peut, c'est de me voir de profil qui n'est pas trompeur. Quand je me regarde de face, c'est comme si j'avais donné des coups de gomme ici et là. C'est une vision à deux dimensions. A deux, c'est aussi comme cela que les livres se lisent.

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