mercredi 17 août 2016

Sortir couvert

A l’horizon le soleil a entamé son déclin. Demain, il réapparaîtra pour suivre une trajectoire dont la différence avec celle de la veille nous sera imperceptible. Nous savons pourtant que la courbe, qui est une illusion, sans s’inverser sera plus courte. Le soleil perdra de son intensité et disparaîtra plus rapidement. Chaque disparition emporte une part de nous-même.
Je suis sur la plage. Le bruit des vagues semble ne jamais pouvoir couvrir la fureur qui n’est déjà plus si lointaine. Nous y avions pris garde, mais comme des inter«mitemps» de la vigilance. Cette vigilance est devenue paresseuse.
Paresseuse comme aujourd'hui où, presque endormi, je m'adonne à l'errance rêveuse. L'eau proche s'approche. 
Je ne prends ni le temps ni la fuite. Même si les vagues se transforment en rouleaux, il n'y a pas péril. Pas encore. Je demeure sur la plage. Dans l'ère de mon observation, une femme est assise. Elle n'est pas seule mais accapare mon attention. Son visage, de profil, se dégage. Une partie de son corps est enveloppé. Je devine. J'imagine. Elle est immobile. Je ne sais pas ce qu'elle regarde. Le noir et le blanc. Le rouge de ses lèvres. Des grains de sable parsèment ses pieds. Après quelques hésitations, l'eau finit par les recouvrir. Provisoirement. Après cette première tentative, elle se retire. Elle reviendra. La femme se lève et disparait dans un bruit de tissu. Je ne sais pas si elle reviendra. Malgré les regards.

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