dimanche 17 avril 2011

Pains de campagne

Hier soir (1), dignement assis sur l'extrême bout du canapé, j'allais me lever comme un seul homme pour gagner l'étage lorsque, victime d'un usage intempestif de la télécommande, retient mon attention l'apparition sur l'écran du visage du secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé. Sur le coup, je me dis que, pratiquant le garçon de longue date, il ne va pas mettre plus de trente secondes pour m'agacer et me contraindre à faire apparaître l'écran noir. Et puis, comme lorsque enfant j'essayais de battre mon record de temps en apnée, je me suis mis au défi de battre mon record d'écoute du gars Copé. Autant vous dire que j'ai pulvérisé mon record.

Mon gars Jef était face à quatre représentants des religions les plus pratiquées en France, représentants qui ne comprenaient pas pourquoi un parti politique organisait un débat (deux heures en tout et pour tout) sur la laïcité avec en ligne de mire les musulmans. Manifestement Jef avait décidé de la jouer modeste, compréhensif et à l'écoute. Chaque religieux fit part, pour des raisons différentes mais partagées (c'est possible?), de son opposition à ce débat. Ce à quoi Jef répondit qu'il n'était pas question de stigmatiser qui que ce soit mais qu'il existait un problème et qu'il fallait le régler. Un problème. Pour étayer son analyse(?) il cita deux exemples, exemples qui concernaient l'Islam. Christ des temps modernes, il fit part des attaques injustes, de la persécution dont il était l'objet. Persécuté mais sage et miséricordieux. Il avait rencontré un à un les représentants des religions et avait, à leur contact, beaucoup appris et n'était plus le même homme. Ces dialogues en tête à tête, Jef est à l'écoute, avaient permis de dissiper les malentendus. Ces interlocuteurs étaient ressortis de son bureau rassurés et en accord avec Jef sur la tenue de ce débat.

Le journaliste demanda alors à notre gars Jef pourquoi l'ensemble de ses interlocuteurs, à la suite de ces entretiens, avaient trouvé bon de rédiger un texte commun pour s'opposer à la tenue de ce débat?

(1) d'autres soirs sont passés depuis

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