jeudi 3 septembre 2009

A la niche 3

Vous avez reconnu le phrasé de mon ami Eric Woerth

"Donc il y a une cohérence à mettre et on fera quelques propositions pour essayer de continuer à être vraiment cohérents avec nous-mêmes, notamment vis-à-vis du travail"

Bien que la syntaxe ne soit pas parfaite et révèle une pensée encore un peu confuse, cette envie de cohérence est touchante. Vous noterez le "vraiment cohérent avec nous-même" et on pourrait ajouter "y compris au niveau de la cohérence".

"nous ne ferons pas de coup de rabot global sur les niches fiscales parce que ca pourrait être interprété comme une augmentation de la fiscalité". "On ne le fera pas en ces périodes de crise.

Là, notre ami Eric nous fait le classique "Ce n'est pas le moment". Et pour le coup, il n'hésite pas à employer le mot crise qu'en d'autres temps il réfutait. J'imagine bien notre président disant "Si on les écoutait, ce ne serait jamais le moment". Mais ce qui est le plus remarquable dans cette phrase c'est le premier argument. Le rabotage "pourrait être interprété comme une augmentation de la fiscalité"
Interprété par qui, il ne nous le dit pas. Ils sont peut-être 3000, ces interprètes. Il est curieux qu'un gouvernement qui prône la rupture avec le passé et ses pratiques se censure parce que son action "pourrait être interprétée". Des millions de personnes ont interprété comme négatif les suppressions de postes dans l'éducation nationale, surtout "en ces périodes de crise". Cette interprétation n'a pas fait reculer le gouvernement. Ce ministre devenu soudain craintif, timoré à l'idée d'une réforme, semble oublier que la révision des niches fiscales était motivée par un souci de justice fiscale.

"on serre vraiment bien la dépense publique, l'Etat, je trouve, a rarement tenu autant sa dépense publique". Par cette phrase, notre ministre nous indique qu'il est content de lui, qu'il ne peut pas faire mieux. Qu'on se le dise à Bruxelles.

"On est en train de regarder définitivement la problématique des recettes", Je dois vous avouer que je n'ai pas compris cette phrase. A priori, comme nous sommes prévenus qu'il n'y aura pas d'augmentation de la fiscalité, je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'y regarder trop longtemps. Quoi qu'il en soit, je vais m'entraîner à regarder définitivement une problématique et je vous tiens au courant.

"Il y a un certain nombre de décisions qui sont à prendre, les choses sont sur la table, évidemment, prêtes à ce que les arbitrages soient rendus". Le fait que les choses soient sur la table me coupent l'appétit.

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