vendredi 22 janvier 2016

Un soir au concert

Comment dire? Même si je ne m'attendais à rien je ne m'attendais pas à ça. Si j'y suis allé, c'est parce que Jorge m'a dit "Je suis sûr que tu vas aimer". Il est vrai que j'ai tendance à aimer tout sans discernement. Encore tout endormi d'une sieste nocturne, je me suis retrouvé à l'Hyptser Café. J'ai bien fait d'arriver en retard car il s'avéra que j'étais largement en avance. Tous ces concerts et autres spectacles qui ne commencent jamais à l'heure...
Me voici donc dans la salle avec une bière à la main. Pourtant, d'habitude je bois avant. Et là, avant même la première note, d'un coup d’œil circulaire je prends conscience. Je prends conscience que nous sommes au mois de janvier et que ça pue la mort. Quasi que des quinquagénaires, voire plus dont certains ont largement morflé. Je fais abstraction.
 The Jones assure la première partie. Groupe qui m'était inconnu mais qui dès les premières notes m'a fait sourire. C'était back to the 80's. J'aime ces groupes, plus que de raison, qui balancent, qui manifestement aiment ce qu'ils font. Même si c'est du gros qui tache, qui bastonne (j'aime bien ce verbe) mais c'était plaisant. Un batteur avec une coupe à la Christian Wander, un bassiste qui ressemble à mon copain Roger, qui tient une librairie papeterie à Bourgtheroulde sur la place du marché, le lead guitare qui commence à avoir une dentition à la Pogues et le deuxième guitariste le regard inexpressif, campé sur ses deux jambes comme on faisait avant. En revanche, faute de goût, ils ont terminé par un truc à la Santana. Bon, il est vrai que comme pas un seul ne chante correctement, ils chantent tous à tour de rôle. Voilà, c'était carré, sans fioriture, certes sans génie mais nous ne sommes pas condamnés à écouter Bowie tous les jours.

Après avoir failli boire une deuxième bière, place à Brian James Gang. Jorge m'avait dit "Toi qui aime The Damned..." Mais d'où que j'aime The Damned? Je me souvenais de la photo de leur album où ils se lèchent mutuellement la crème sur le crâne. Je me souvenais de leur concert au palais des congrès de Rouen en 76 (c'était Eddie and the Hot Rods me souffle Alain). Mais à l'époque, toujours fourrés entre les bacs de Mélodie Massacre, aucune expérience ne nous rebutait. Nous trouvions toujours au moins un accord à sauver au milieu d'une bouillie de décibels. Mais hier soir, je n'avais plus 18 ans. Alors le Brian, que je n'ai pas reconnu, ce qui n'est pas plus mal, bien imbibé, a démarré. Côté physique, je me demande si Mac Gowan n'a pas une meilleur dentition que lui. Bon, je ne vais pas tourner autour du pot, j'en ai pris plein les oreilles et je n'ai résisté que 5 morceaux. Je n'en suis pas fier mais je devais préserver mon intégrité. Que dire d'autre. Un batteur omniprésent qui écrase tout permettant tout juste à quelques solos à cordes de surnager. Un chanteur qui chante mais dont la voix est restée au fond de sa dernière pinte. Je n'ai même pas reconnu les morceaux que je ne connaissais pas. Manifestement, je ne suis plus la cible. Ce sera tout pour aujourd'hui.    

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